Discours du grand Cadi de Mayotte, lors de l'investiture du président du Conseil Général de Mayotte Ahamed Attoumani Douchna, le vendredi 4 avril 2008.
Monsieur le Président du conseil général.
Vous voici aujourd’hui, investi selon la coutume mahoraise, leader des Mahorais.
C’est une lourde responsabilité. Car vous serez amené à gérer des gens, des états d’âmes, des situations diverses et parfois très difficiles.
Nos traditions mahoraises ont longtemps fait de la cohésion sociale, leur cheval de bataille. Cela est régi par une série de principes qui constituent des règles de bonne conduite et de sagesse.
En tant que garant de cette tradition, je me permets de vous rappeler quelques uns des ces principes d’inspiration islamique chaféite.
Il est en effet dit dans le Saint Coran :
« Par le temps ! Certes l’être humain est en perdition. A l’exception de ceux qui ont la foi, agissent dans le bien, s’aident mutuellement dans la vérité et s’entraident dans la patience ». (CH 103 V 1,2,3)
Voilà une courte sourate, mais d’une grande profondeur. En effet, elle cache des trésors énormes. Voilà ce qu’en dit l’imâm Achchâfi’î : «Si Dieu n’avait révélé que cette sourate, cela aurait suffit ». Voilà pour l’importance de la sourate. Je n’en dis pas d’avantage.
Je vous invite juste à méditer avec moi, monsieur le Président, et chers invités, sur quelques citations de ce texte très profond, comme vous l’avez compris.
Quatre règles de conduite ont été énoncées que les savants classent en 4 dispositions, dont vous, hommes de pouvoir, avez besoin pour la bonne gouvernance :
- S’armer de savoirs, de sciences et de la foi. Cela constitue l’outillage nécessaire.
- Agir dans le bien, c'est-à-dire pour l’intérêt de la Collectivité Départementale de Mayotte et des Mahorais. Cela constitue une bonne monture pour faire face aux défis.
- Agir selon les règles de la bienséance et le savoir-vivre et pour la vérité : cela constitue le costume que vous devez porter dans vos actions et agissements.
- Être à l’écoute du peuple cela constitue une preuve de la patience. Cela vous permettra de décider avec quiétude et sérénité.
Enfin, monsieur le Président, il est en effet important de rappeler que nos traditions culturelles sont orientées par l’islam et les Mahorais réclament cette spécificité.
Le grand Cadi
MOHAMED Hachim